dimanche 18 décembre 2016

Nasheet Waits Equality - Between Nothingness and Infinity

Du beau son, du gros son



Imaginez un quartet qui marcherait à l’électricité, et qui serait alimenté par une centrale nucléaire. C’est à peu près à cela que ressemble Equality, le groupe de Nasheet Waits, entièrement remanié depuis sa dernière apparition discographique en 2008. Ce groupe a livré en novembre dernier chez Laborie Jazz un véritable concentré d’énergie baptisé Between Nothingness and Infinity. Survoltés mais disciplinés, le batteur new-yorkais et ses acolytes y cisèlent un groove implacable à base de polyrythmie, de boucles entêtantes et de solos inspirés.

Les compositions et arrangements que l’on entend sur ce disque sont typiques l’écriture de batteur, ce qui n’a rien de péjoratif. L’accent y est mis sur la pulsation et sur les éternelles variations apportées à des motifs répétés à l’infini. Derrière une apparente ascèse mélodique se cache une profonde richesse d’accents et de timbres que constitue un tapis plus que propice à l’improvisation.

Sur le plan de l’improvisation, justement, une mention spéciale doit être décernée au saxophoniste Darius Jones, alto puissant aux solos aventureux et toujours construits, qui n’a pas à rougir de la comparaison avec Logan Richardson, précédent titulaire du pupitre dans Equality première mouture.


Mais au-delà des talents individuel, ce qui frappe dans Equality, c’est la puissance maîtrisée, servie par une prise de son particulièrement soignée. Entre blues et free, ce disque ne recherche pas le joli son, mais un gros son hyper-puissant et sans concession. Du lourd.

---------------------------------------------------
Nasheet Waits Equality - Between Nothingness and Infinity
Sorti le 4 novembre 2016 chez Laborie Jazz
Nasheet Waits : batterie
Mark Helias : contrebasse
Darius Jones : saxophone
Aruan Ortiz : piano

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire