jeudi 2 mars 2017

Dmitry Baevsky – The day after

Bop de chez bop


Peut-on encore jouer du bop en 2017 ? En jouer pour en jouer, pas pour apprendre les bases du jazz ? Soixante-dix ans après, le genre inventé par Bird, Diz et consort a-t-il encore quelque chose à nous dire ? Autant de questions auxquelles The day after, dernier disque du saxophoniste Dmitry Baevsky sorti chez Jazz Family fin février, apporte une réponse claire et nette : c’est oui.

L’alto de ce natif de Saint-Pétersbourg exilé à New York fait merveille sur cet enregistrement qu’on ne se lasse pas d’écouter en boucle. Dmitry Baevsky travaille un son léché, faussement relâché, un brin détimbré qui lui confère une aisance et une élégance rares sur tous les tempi. Du furieux Rollin' au langoureux The Day After qui donne son titre au disque, en passant par le medium et latin Hotel Baudin, tout est fait sur ce disque pour charmer l’oreille.

Car si Dmitry Baevsky joue du bop, c’est un bop soigné, distingué, sans agressivité, à mille lieues des éruptions volcaniques des années 40. Une virtuosité toute en maîtrise, un phrasé tout en rebondissements, des trilles acrobatiques mais sans esbroufe… Quant au reste du groupe, il est à l’avenant, avec une mention spéciale pour Jeb Patton et son délicieux son de piano-bar.

Bref, ce n’est pas parce que la musique n’est pas révolutionnaire qu’elle n’est pas digne d’intérêt… tant qu’elle est jouée par des musiciens de la trempe de Dmitry Baevsky.
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Dmitry Baevsky - The Day After, paru chez Jazz Family le 24 février 2017
Dmitry Baevsky - saxophone alto
Jeb Patton - piano
David Wong - contrebasse
Joe Strasser - batterie

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