samedi 22 octobre 2016

Moutin Factory Quintet : Deep

Assis sur un volcan

Les jumeaux du jazz français ont encore frappé. Avec Deep, le dernier album de Louis et François Moutin sorti fin août chez Jazz Family, les deux frangins proposent un disque en forme de volcan. Leur Factory Quintet, renouvelé pour l’occasion (Jean-Michel Pilc remplace Thomas Enhco au piano), y navigue entre éruptions destructrices et moments trop calmes pour être vrais. Lyrisme, groove, liberté, énergie, tout y est.

La musique doit beaucoup à François, le contrebassiste-à-tout-faire : il expose les thèmes, improvise, accompagne… Virtuosité spectaculaire et mise en place impeccable ne sont chez lui que les ingrédients de quelque chose de plus important : le son. On entend ses doigts pincer les cordes, les cordes frapper la touche, à tel point que l’auditeur a l’impression que l’instrument se trouve dans son salon. Un bonheur.

vendredi 14 octobre 2016

Emile Parisien Quintet : Sfumato

L'art de la conversation
Si vous vous êtes déjà demandé ce qu’était ce fameux interplay qui fait tant vibrer les musiciens de jazz, allez donc jeter une oreille sur Sfumato, le dernier disque du saxophoniste Emile Parisien. Sur cet opus paru chez ACT fin septembre, l’artiste cadurcien donne une belle démonstration de jazz interactif.

Il faut dire que pour ce nouveau projet, Emile Parisien a su s’entourer. Manu Codjia, toujours aussi inventif à la guitare, virevolte autour d’une section rythmique de choc (Simon Tailleu à la basse et Mario Costa à la batterie), tandis que Joachim Kühn fait sonner un piano fort et clair.

dimanche 2 octobre 2016

Nils Petter Molvaer : Buoyancy

Atmosphère, atmosphère
Difficile de parler de Nils Petter Molvaer sans tomber dans les clichés. Grands espaces, froids polaires Les images mentales que suscite Buoyancy, le dernier album du trompettiste norvégien paru ce mois chez OKeh, ont une inévitable coloration nordique. Mais il serait injuste de réduire ce nouvel opus à un vague parfum scandinave.

Certes, Nils Petter Molvaer fuit la virtuosité, ce qui lui donne des airs de grand sage glacé. Pas de solos vertigineux sur Buoyancy, le trompettiste préfère les laisser à ceux qui aiment ça. Mais s'il économise ses notes, il nest pas avare de sons : entre effets de distorsion et nappes psychédéliques, le soufflant brouille les pistes à coups d’électronique. A tel point quil arrive parfois à nous faire douter : est-ce une trompette trafiquée que nous entendons, ou bien une guitare saturée ?