vendredi 8 septembre 2017

Vincent Jourde / Joffrey Drahonnet – Flow

Comme l’océan un jour de beau temps



Ce n’est pas un hasard si le saxophoniste Vincent Jourde et le guitariste Joffrey Drahonnet ont appelé leur dernier disque « Flow ». Sorti fin août chez Jazz Family, cet enregistrement en duo respire la fluidité. C’est serein, beau comme l’océan un jour de beau temps. Dès le premier accord du premier morceau, égrené par Joffrey Drahonnet de l’aigu vers le grave, on a l’impression d’atterrir (ou plutôt d’amerrir) dans un univers calme mais immense, mélancolique mais sans tristesse excessive.

dimanche 9 juillet 2017

The comet is coming – Death to the planet

Transe galactique


Quatre titres survoltés pour un EP sous très haute tension. Death to the Planet, publié en mai dernier par le trio britannique The Comet is Coming chez The Leaf Label, est un concentré d’énergie qui ne peut laisser indifférent. Empruntant sans vergogne aux codes de l’électro, le trio composé du saxophoniste King Shabaka (Shabaka Hutchings dans le civil), du claviériste Danalogue the Conqueror (Dan Leavers) et du batteur Betamax Killer (Max Hallett) propose un son incandescent et envoûtant qui donnera envie de danser au plus rétif des auditeurs.

samedi 13 mai 2017

Interview : Fred Pallem à la tête de Grands Formats

Big (band) is beautiful

Crédit : lesacre.com

A la tête de son éclectique Sacre du Tympan depuis bientôt vingt ans, le chef d’orchestre et compositeur Fred Pallem s’y connaît en musique taille XXL. Ça tombe bien : il vient de prendre la présidence de Grands formats, la fédération des grands ensembles de jazz et de musiques improvisées. L’occasion pour Ca c’est du jazz de tailler une bavette avec le nouveau patron.
  
Ca c’est du jazz. Pour ceux qui l’ignoreraient, peux-tu rappeler ce qu’est Grands formats, et surtout à quoi ça sert ?

Fred Pallem. C’est une fédération d’orchestres qui regroupe des gens qui aiment faire de la musique en grande formation, avec un minimum de huit musiciens. L'objectif est de défendre leurs créations.

CCDJ. Pourquoi faut-il les défendre ?

FP. Fédérer les artistes, cela leur permet de peser un peu plus lourd vis-à-vis des institutions. Imaginons que l’Etat ait besoin de distribuer de l’argent pour la musique. Ce sont des choses qui arrivent (rires). Le ministère va convoquer les syndicats, les fédérations de directeurs de salles, de producteurs, d’éditeurs… Et les artistes vont faire la gueule parce qu’ils ne seront pas conviés… Mais c’est normal, parce qu’ils ne sont pas fédérés ! Grands formats veut donc jouer ce rôle d’interlocuteur vis-à-vis des différents partenaires.

mercredi 26 avril 2017

Interview : Andy Emler - Running backwards

Un disque coup de gueule



Le 19 mai prochain, le pianiste Andy Emler sortira un nouveau disque intitulé Running Backwards. On y retrouvera ses complices de trio, Éric Échampard à la batterie et Claude Tchamitchian à la contrebasse, auxquels s'ajoutera un vieux compagnon de route : le guitariste Marc Ducret. Un concert de sortie est également programmé le 2 mai au Studio de l'Ermitage. A quelques jours de cet événement, Andy nous dévoile quelques unes des facettes de ce projet coup de gueule... et en profite pour en pousser quelques uns.


Ca c’est du jazz. Comment a commencé le projet Running backwards ?

Andy Emler. C’est une suite que j’ai écrite au premier semestre 2016 en réaction à l'actualité du moment. Entre racisme, sexisme et corruption, j'avais une fois de plus le sentiment que l’humanité était en train de régresser...

CCDJ. Comment cette idée plutôt abstraite se traduit-elle dans la composition ?

AE. La musique a un côté agressif. Ce sont des sonorités qui ne sont vraiment pas apaisantes.

CCDJ. Peux-tu décrire Running Backwards ?

AE. C’est un mélange d’improvisation et d’écriture, et il y a clairement une influence jazz. Mais c’est surtout très binaire, rock, voire électro dans le sens agressif du terme. La guitare électrique de Marc Ducret y est pour beaucoup. Je suis fan de ce qu'il fait depuis longtemps, et j’ai tenté de m'en rapprocher pour sortir de l’univers du trio avec Éric et Claude. Cette musique est la concordance de quatre personnes qui se connaissent depuis longtemps. Elle nous a emmenés vers un son qu’on essaie de maîtriser, mais il nous a fallu du temps pour la monter. On l'a jouée en public pour la première fois il y a un an, à la Maison de la radio. Pour tout t’avouer, j’ai trouvé cette version plutôt moyenne. Mais là, on a progressé.

jeudi 6 avril 2017

Joey DeFrancesco + The People – Project Freedom

L’hymne à la joie

Le tout début de Project Freedom, dernier disque de l’organiste Joey DeFrancesco paru le mois dernier chez Mack Avenue, a de quoi déconcerter. Voilà un album qui regroupe des musiciens connus pour leur swing agressif et leur virtuosité, et qui s’ouvre par… les dernières mesures d’Imagine. Jouées calmement à l’orgue solo, de la manière la moins spectaculaire qui soit.

mercredi 29 mars 2017

Au bistrot avec Ping Machine

Les musiciens se livrent… sans le chef


Ping Machine, c’est une formation de quinze musiciens qui fait du jazz contemporain sous la houlette du guitariste-compositeur Fred Maurin. Jeudi dernier, quelques heures avant un concert au Studio de l’Ermitage à Paris, certains membres du groupe ont répondu aux questions de Ca, c’est du jazz. Autour de la table, entre autres : Stéphan Caracci (vibraphone, percussions), Guillaume Christophel (sax baryton et clarinette basse), Marianne Clair (administratrice), Fabien Debellefontaine (sax alto, clarinette, flûte), Florent Dupuit (flûtes, sax ténor), Julien Soro (sax ténor, clarinette)…

Autour d’un verre, ils ont évoqué le répertoire, l’organisation du groupe, les difficultés du jazz contemporain, etc. Rencontre au cœur du big band, mais sans le chef… dont l’ombre a tout de même plané sur l’ensemble de la conversation.

Ca c’est du jazz. Vous allez vraiment rentrer tous les quinze, avec tous vos instruments, sur la scène du Studio de l’Ermitage ?

Guillaume Christophel. Il faut demander au joueur de piccolo (rires) !

Florent Dupuit. On a connu plus petit… Donc ça rentre !

jeudi 2 mars 2017

Dmitry Baevsky – The day after

Bop de chez bop


Peut-on encore jouer du bop en 2017 ? En jouer pour en jouer, pas pour apprendre les bases du jazz ? Soixante-dix ans après, le genre inventé par Bird, Diz et consort a-t-il encore quelque chose à nous dire ? Autant de questions auxquelles The day after, dernier disque du saxophoniste Dmitry Baevsky sorti chez Jazz Family fin février, apporte une réponse claire et nette : c’est oui.

vendredi 27 janvier 2017

Jobic Le Masson Trio + Steve Potts - Song

Un tour du monde du groove

Dès les premières mesures de Song, le dernier album du pianiste français Jobic Le Masson paru en décembre dernier, on sait que ça va groover. Un beau riff ascendant lancé par la contrebasse de Peter Giron, un appel de la batterie de John Bretsch, et la machine est lancée. Jobic Le Masson entre dans la danse et l’alto de Steve Potts, n’a plus qu’à exposer le thème. Mieux vaut accrocher sa ceinture : ces quatre-là sont branchés sur de la très haute tension.