Difficile de parler de Nils Petter Molvaer sans tomber dans les clichés. Grands espaces, froids polaires… Les images mentales que suscite Buoyancy, le dernier album du trompettiste norvégien paru ce mois chez OKeh, ont une inévitable coloration nordique. Mais il serait injuste de réduire ce nouvel opus à un vague parfum scandinave.
Certes, Nils Petter Molvaer fuit la virtuosité,
ce qui lui donne des airs de grand sage glacé. Pas de solos vertigineux sur Buoyancy, le trompettiste préfère
les laisser à ceux qui aiment ça. Mais s'il économise ses
notes, il n’est pas avare de sons : entre effets de distorsion et
nappes psychédéliques, le soufflant brouille les pistes à
coups d’électronique. A tel point qu’il arrive parfois à
nous faire douter : est-ce une trompette trafiquée que nous
entendons, ou bien une guitare saturée ?
Peu importe, car tout ce qui compte, dans la musique de Nils
Petter Molvaer, c’est l’atmosphère. Celle-ci est dense, charnue, intense,
sculptée par la batterie toute en grosse caisse (mais pas brutale
pour deux sous) d’Erland Dahlen, par les guitares presque romantiques de Geir
Sundstöl, par la basse fondamentale de Jo Merger Myhre.
Et quand de ce son collectif s’échappe une gamme indienne (sur Puri
Jati), un accord hawaïen (sur Ras Mohammed), on se rend compte
que décidément, Nils Petter Molvaer a réussi
à
nous emmener bien loin de la Norvège.
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Buyancy, de Nils Petter Molvaer, sorti le 2 septembre chez OKeh
Nils Petter Molvaer : trompette, électronique, effets
Geir Sundstöl: guitares, bangos
Jo Berger Myhre : basse, clavier, guitare
Erland
Dahlen : batterie, percussions, xylophone, piano
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